Qu’est-ce qu’un traumatisme psychique ?

 

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D’après le Centre de Toxicomanie et de santé mentale (CAMH), -un des plus grands centres de recherches sur la santé mentale au monde-, le traumatisme psychique se définit comme : « une réaction émotive persistante qui fait souvent suite à un événement extrêmement éprouvant de la vie. » Cet événement peut avoir lieu dans différents endroits, mais surtout de manière plus ou moins violente.

 

Par exemple, un petit accident de voiture n’aura pas les mêmes conséquences qu’une maltraitance s’étalant sur plusieurs années. Ainsi, ce genre d’événement peut venir compromettre différents aspects de la vie d’un individu, comme son sentiment de sécurité ou ses rapports avec les autres.

 

De plus, il n’y a pas de règles et de listes d’événements prédéfinies qui traumatisent ou non. C’est un ressenti complètement subjectif. C’est pourquoi une certaine situation peut très bien marquer un individu fortement , lui causant des séquelles sur le long terme, et pourtant ne pas du tout atteindre un autre individu ayant vécu le même événement.  

 

Mais alors, par quoi est définit un traumatisme psychique ?

 

Le traumatisme chez les enfants

 

Pendant de nombreuses années et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la plupart des professionnels pensaient qu’un enfant ou un bébé ne pouvaient saisir la violence d’un événement et donc être traumatisé. Cependant, comme nous l’explique Isabelle Gravillon dans son article nommé « L’enfant victime d’un traumatisme » pour la revue l’Ecole des parents, aujourd’hui la plupart des spécialistes comme Héloïse Marichez, une psychologue clinicienne, pensent que les enfants et surtout les bébés sont plus à même d’être gravement atteints par un événement traumatique. En effet, leur vulnérabilité est très forte, car ils ne disposent d’aucun moyen de se protéger. Pour les enfants, l’impact traumatique va surtout dépendre de l’attitude de leur entourage.

 

On peut citer la prise d’otage de la maternelle de Neuilly en 1993 qui n’a laissé que très peu de séquelles aux écoliers grâce à l’attitude calme et rassurante de leur institutrice. On comprend donc l’importance du comportement de l’entourage chez un enfant. Mais au contraire, chez les adolescents, leurs questionnements identitaires viennent souvent les vulnérabiliser, ils se retrouvent dans cette position de faiblesse semblable à celle vécue durant leur petite enfance.  

 

Outre son âge, durant l’enfance et la transition d’un individu vers l’âge adulte, une personne reste particulièrement vulnérable à son entourage et surtout aux comportements de tout ce qui s’apparente à une autorité parentale. C’est pourquoi dans une grande quantité de situation, l’événement traumatique vient des figures protectrices elles-mêmes.

 

Les différentes formes et causes de traumatismes

     

        On peut distinguer différentes formes de traumatismes psychiques. Selon Leonor Terr, psychiatre américaine, il existe les traumatismes « simples » dits de type I, qui se rapportent à un événement isolé et limité dans le temps comme par exemple un incendie ou une agression physique. Les autres traumatismes, dits de type II se rapportent plutôt à des événements répétés et sur la longue durée, comme les violences intrafamiliales ou les violences de guerre. Il est important de noter qu’un traumatisme est toujours de type I au départ, mais que c’est avec le temps qu’il peut devenir de type II. 

 

D’autres spécialistes, à l’instar d’Eldra P. Solomon, ont même différencié les traumatismes de type III qui sont causés par des événements multiples et répétés, tandis que le type II est causé par un événement unique et répétitif. Dans cette catégorie, on peut retrouver les traumatismes causés par les camps de concentration ou les abus sexuels intrafamiliaux par exemple.

 

Ainsi, les traumatismes sont tous différents les uns des autres, d’une part, grâce à la diversité de situation que chaque individu peut vivre, mais d’autre part, par le ressenti propre à chaque personne. Comme évoqué dans l’introduction, chaque personne n’est pas dotée des mêmes sensibilités, car chacun a un passé et un caractère qui lui est propre. Un traumatisme dépend de la vulnérabilité d’un individu, mais aussi du contexte de l’événement; tout ne dépend pas de nous. C’est pourquoi, un traumatisme peut venir de tout, et surtout de ce qu’on ne soupçonne pas d’être traumatisant. Malgré tout, il a toujours des conséquences. 

 

Les conséquences d’un traumatisme

              

    Selon l’Agence nationale de santé publique France, ces « blessures invisibles » ont aussi des conséquences très variables. La plupart du temps, ces mauvaises expériences vont générer une souffrance qui pourra durer jusqu’à plusieurs semaines, mais qui finira par s’atténuer.

 

Cependant, dans certains cas, l’individu vient développer un état de stress chronique qu’on appelle la plupart du temps les Troubles du Stress Post-traumatique (TSPT). Toute personne atteinte par ce trouble a vécu un stress intense ou beaucoup d’effroi, face auxquels ils ont pu se sentir très impuissants. Cette réaction à un événement traumatique vient perturber la vie et les fonctionnements sociaux de l’individu.

 

On retrouve comme conséquence une reviviscence que nous pouvons appeler flash backs, ils apparaissent souvent suite à un stimulus comme un son ou une odeur. Souvent, on retrouve aussi l’amnésie traumatique qui se caractérise par des pertes de mémoire pouvant aller de quelques minutes à plusieurs années. C’est un moyen de défense du cerveau qui cherche à supprimer la source de sa souffrance. Il y a aussi un évitement de tout ce qui se rapporte à ce traumatisme, qui vient généralement renforcer la peur initiale.

 

Enfin, l’individu peut être atteint de troubles de l’humeur et d’activités neuro-végétatives comme des troubles du sommeil ou une hypervigilance qui viennent fortement contraindre le quotidien du traumatisé. 

 

Bien sûr, le stress post-traumatique n’est pas la seule conséquence d’un événement traumatique, dans certains cas, les victimes peuvent aller jusqu’à développer d’autres troubles psychiatriques comme la dépression ou des troubles de la personnalité limites, communément appelés les troubles borderline. 

 

Pour finir, l’évolution du traumatisme va dépendre de l’événement vécu, mais aussi en grande partie du soutien que la victime va recevoir. C’est pourquoi son entourage joue un rôle essentiel dans le processus de guérison de cette blessure psychique. 

 

Comment s’en sortir ? 

 

             Le premier conseil qui est donné, de manière générale, c’est d’en parler, soit à un proche, soit à un professionnel, soit à une personne digne de confiance. Peu importe, tant que la personne est en mesure d’aider l’individu. Il est très important de prendre son temps pour se reposer, en discuter, analyser ce que l’on ressent, etc. La plupart du temps, suivre une thérapie est un moyen efficace de se faire accompagner durant les différentes étapes de guérison.

 

Il faut voir le traumatisme comme une blessure, si après s’être cassé le bras, nous ne consultons pas un professionnel, il y a de fortes chances que la fracture se répare difficilement, ou pire qu’elle ne cicatrise jamais. Dans certains cas, l’individu aura peut-être même besoin d’un traitement médicamenteux pour l’aider à gérer les conséquences de son traumatisme.  

 

Malgré tout, nous ne guérissons jamais complètement d’un traumatisme psychique. Cependant apprendre à vivre avec et à surmonter ses peurs sera, au long terme, bien plus bénéfique que de vivre avec des blessures émotionnelles et un état de stress constant. 

 

En bref, le traumatisme est un événement très marquant et lourd de conséquences qui peut changer du tout au tout un individu. Cependant, il est souvent minimisé, et les personnes victimes de ce genre de situation ont tendance à ne pas être assez considérées, tel que les risques qu’ils engendrent. C’est pourquoi il est important de porter une attention particulière à son entourage suite à ce genre de situation et surtout de les accompagner. De même que l’individu doit réagir et se laisser aider. 

 

En cas de besoin, des lignes gratuites et ouvertes à n’importe quel moment sont à votre disposition.

 

Numéro national de prévention du suicide : 31 14

SOS Amitié pour toute personne en détresse psychologique et son entourage : 09 72 39 40 50


Lucie François

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