Réguler l'IA : L'UE à la quête d'équilibre entre Éthique et Leadership

 

Andy Kelly, Unslpash

 

L'intelligence artificielle (IA), ce vaste et complexe domaine informatique visant à créer des systèmes capables d'effectuer des tâches normalement réservées à l'intelligence humaine, suscite des préoccupations croissantes quant à son impact sur la société.


Depuis 1950, année marquant le début de son histoire avec l'invention du test de Turing créé par le génie britannique considéré comme le père de l'informatique Alan Turing, ce domaine connaît une croissance exponentielle.


Au fil des années, la notion d'intelligence artificielle a suscité des discussions approfondies au sein de la société. Discussions accentuées par la démocratisation des intelligences artificielles basées sur le langage, plus communément appelées les LLM (Large Langage Model). Certains modèles sont accessibles en source ouverte (Open Source) par le monde, comme le modèle générateur de texte ChatGPT développé par l‘entreprise américaine OpenAi.
Aujourd'hui, l'Union Européenne se trouve à la quête d'un équilibre délicat entre éthique et leadership dans la régulation de l'IA.


Après 37 heures de débat, le Parlement Européen et le Conseil de l’Union Européenne ont annoncé, le vendredi 8 décembre 2023, la première loi sur l’intelligence artificielle: l’IA Act.


Le texte de loi vise à favoriser l'innovation en Europe tout en mettant l'accent sur les responsabilités sociétales des entreprises et ainsi, limiter les potentielles dérives de ces technologies avancées.


Cette régulation, qualifiée d'"historique" par le commissaire européen Thierry Breton, a toutefois suscité différentes opinions depuis son annonce.


D'un côté, certains considèrent l’IA Act comme un frein au développement technologique. Ces voix soutiennent l'idée que l'Europe a agi avec précipitation, sacrifiant la qualité en imposant des réglementations dans un secteur en pleine maturation.


La question qui se pose alors est la suivante : à quel prix cette précipitation se traduira-t-elle ?


Le 11 décembre 2023 à Toulouse, lors d'un discours sur l'innovation, Emmanuel Macron a exprimé ses préoccupations : jugeant l’IA Act comme inapproprié, il craint l’impact sur les acteurs clés de ce domaine en Europe. Il fait référence à, Mistral Ai, la pépite française pionnière dans l'IA générative qui à récemment été évaluée à environ 2 milliards d'euros : le chef d’Etat redoute que l’IA Act place la France dans une position défavorable dans la course technologique face à ses rivaux internationaux, les États-Unis et la Chine.


D’un autre côté, certains reconnaissent l'importance de mettre en place un cadre réglementaire pour protéger les citoyens contre une mauvaise gestion et utilisation des avancées maintenant démocratisées de l'intelligence artificielle.


Le 2 janvier 2024, confrontée aux critiques de l'IA Act, la Vice-présidente de la Commission Européenne, Margrethe Vestager a pris position en faveur de cette régulation : elle défend l'idée que la régulation apporterait une “sécurité juridique” pour les start-up européennes nécessitant une structure plus transparente.


Elle souligne que l’IA Act facilitera la navigation des entreprises dans ce domaine en constante et rapide évolution et assurera la conformité et la protection des utilisateurs, éléments indispensables pour le développement durable et éthique de l'intelligence artificielle en Europe.


Évidemment, la pluralité et la diversité des opinions ne cessent de s’accroître, soulignant ainsi que la régulation de l'intelligence artificielle aura des impacts importants et non négligeables, non seulement sur l'industrie technologique, mais également sur la société dans son ensemble.


Il est donc crucial pour la population d'être informée sur les mesures couvertes par l'IA Act, dont l'entrée en vigueur est prévue pour février 2025.


Comprendre les motivations réelles de l'Union Européenne dans cette démarche devient impératif.


Pour certains, l'UE risque de perdre un avantage considérable dans la course à l'innovation en imposant des régulations strictes. Cependant, pour d'autres, l'UE s'affirme en tant que leader dans la gouvernance de ce domaine informatique vaste et complexe.


Inès M

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