Elon Musk : Le chien de Trump qui aboie fort

 

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Il y a un peu plus de deux ans, Elon Musk, agacé par des piques de Donald Trump, tweetait qu’il était temps pour l’ex-président de se retirer de la scène politique. Du jour au lendemain le PDG de Tesla et de SpaceX s’est mué en supporter numéro un du candidat républicain. Mais le problème, c’est qu’un toutou devenu autant docile n’a généralement pas 200 millions de followers pour amplifier des opinions politiques d’extrême-droite.

 

Dans cette campagne présidentielle, Elon Musk s’est transformé en un véritable outil de diffusion massive dont l’influence idéologique s’avère dangereuse.
Le point de bascule dans la relation entre les deux milliardaires a été le rachat de Twitter par Musk en octobre 2022. Motivé par la volonté de « préserver la liberté d’expression » il rétablit alors les comptes bannis, et particulièrement celui de Donald Trump suspendu suite à des incitations à la violence lors des émeutes au Capitole.


Dans la foulée, 75% des salariés de Twitter, devenu par la suite « X », ont été licenciés. Aujourd’hui, de par sa gestion chaotique X a perdu 70% de sa valeur, Musk doit supporter à lui seul une perte d’environ 24 milliards de dollars.
Mais dans la course de Trump vers un second mandat il est maintenant apparu évident que l’acquisition de Twitter était surtout destinée à des fins politiques et non pas financières. Musk a plus tard affirmé que le but était de « supprimer l’idéologie woke », la soi-disante défense de la liberté d’expression s’est rapidement révélée à sens unique.
Dans une interview, l’homme d’affaires a effectivement expliqué qu’il considérait que le « virus de la culture woke » avait « tué » l’un de ses 12 enfants après que celui-ci ait effectué sa transition de genre. Pourtant, la fille en question a ensuite révélé ne jamais avoir entretenu de véritable lien avec son père.


Quoiqu’il en soit, Elon Musk semble révolté, il se considère désormais comme le défenseur d’un ordre moral qu’il entend imposer au monde, prétendant vouloir le sauver de ce qu’il perçoit comme une menace civilisationnelle.
Il rompt là frontalement avec la neutralité traditionnelle des géants de la Tech, aucun autre acteur, et non seulement de ce milieu, ne réalise une campagne de la même ampleur pour Kamala Harris, créant ainsi un déséquilibre dans ces élections.


Pour l’instant, il dispose des parfaits instruments pour mener à bien son projet : de l’argent et de l’influence.
Il est estimé qu’environ un quart de la population des Etats Unis navigue sur X quotidiennement, et tout utilisateur régulier sait à quel point les tweets d’Elon Musk, et, dans une moindre mesure mais de façon non négligeable, de Donald Trump, apparaissent régulièrement dans le fil d’actualité.
Il est donc évident que le patron du réseau joue avec l’algorithme pour privilégier des idées politiques bien précises.
Cet algorithme met en avant les tweets générant le plus fort taux d’engagement, favorisant les tweets polémiques bien souvent extrémistes, et plutôt de droite, pour des raisons que même Twitter s’était dit incapable d’expliquer.


Face à un patron lui même ultra conservateur, difficile pour le réseau de ne pas de polariser, d’autant plus que parmi l’opinion politique inverse de nombreux utilisateurs ont quitté la plateforme en raison désormais d’un harcèlement non régulé et de discours dont toutes les formes sont tolérées.
Ce qui suscite la plus profonde inquiétude, et constitue le cœur de cet article – réside dans le fait que non seulement Elon Musk impose ses idées à trop grand nombre d’utilisateurs, mais qu’en plus celles-ci sont trop souvent totalement erronées.


En effet, l’ONG Center for Countering Digital Hate estimait déjà en août que les fausses informations et contenus trompeurs sur les élections américaines partagés par Musk avaient généré plus de 1,2 milliard de vues. Une influence dévastatrice qui menace l'intégrité même du processus démocratique car hélas, si l’on suit la loi de Brandolini, démentir une intox prend 10 fois plus d’énergie que la diffuser. Mais encore faut-il pour obtenir ce ratio affligeant avoir les épaules suffisamment larges pour démentir ses trentaines de tweets et de retweets par jour, qui génèrent pour la plupart des centaines de milliers de « likes ». Il devient en réalité impossible de rattraper cette machine de désinformation.


Alors qu’il avait déclaré avoir voté pour Clinton en 2016 et pour Biden en 2020, Elon Musk semble nourrir soudainement une haine contre le camps démocrate. Parmi les plus grosses fakes news dont il est lamentablement à l’origine se trouve l’accusation envers les Haïtiens de « manger » des chats et des chiens dans l’Ohio.


Cette calomnie à caractère xénophobe a été lancée afin de discréditer la politique migratoire de Joe Biden et singulièrement la récente arrivée de nombreux haïtiens fuyant la situation chaotique de leur pays.
La sphère trumpiste sur X, appuyée par Musk, Trump et son colistier J.D. Vance, s’est tout à coup dressée en fervente défenseuse de la condition animale, s’indignant alors qu’il s’agit d'une information dénuée de preuve et même démentie par les autorités locales.


L’ampleur de cette désinformation a atteint son paroxysme lorsque Donald Trump l’a reprise lors du débat télévisé face à Kamala Harris le 10 septembre. La vice-présidente et l’animateur du débat ont tout de suite rejeté ses affirmations, stupéfaits que de tels propos fictifs puissent être énoncés dans un moment aussi crucial.


Mais si l’on ne tient pas à la moralité pourquoi s’abstenir de diffuser de fausses informations si celles-ci peuvent faire gagner des votes ?
Aujourd’hui dans l’Ohio, la communauté haïtienne rapporte vivre dans un climat de peur et de haine, pointée du doigt par des partisans de Trump fermés à toute autre version des faits.


La fake news a ainsi atteint son objectif, s’alignant parfaitement avec la stratégie traditionnelle de Trump : stigmatiser pour gagner.
Ce mensonge n’est qu’un exemple parmi d’autres qui jalonnent cette campagne ; loin d’être isolé, il s’inscrit dans une série de fausses informations soigneusement orchestrées avec comme amplificateur Elon Musk sur X.
Cependant, les fake news propagées par Musk ne se confinent pas aux élections états-uniennes, elles se déploient également sur des sujets à l’international, où elles parviennent à alimenter des mouvements de haine dès lors que ceux-ci résonnent avec son idéologie.


Ça a été le cas notamment pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Musk a été à l’origine du cyberharcèlement massif, qu’il a ensuite entretenu, visant la boxeuse algérienne Imane Khelif et l’accusant sans fondement d'être en réalité un homme, contestant ainsi son éligibilité à se trouver dans la catégorie féminine. Des allégations pour lesquelles l’athlète a déposé plainte contre Musk. Ou encore lorsqu’il a attisé la violence en tweetant « la guerre civile est inévitable » en plein coeur des émeutes d’extrême-droite au Royaume-Uni en août dernier. Ces propos incendiaires ont évidemment été accompagnés de son lot habituel de désinformations, au point de provoquer la réaction d’un porte-parole du Premier Ministre britannique qui vu dit indigné de tels commentaires.


Les illustrations ne finissent pas pour démontrer à quel point ses tweets peuvent s’avérer dangereux, Elon Musk agit comme un véritable enfant, emboitant le pas à Trump, tout en dirigeant une machine de communication aux conséquences potentiellement redoutables. Seulement, il en a bien conscience.


Apres avoir admiré son idole pendant ces dernières années, le moment tant attendu de la rencontre est enfin arrivée.
Pour un fan, rien n'est plus grandiose que d'avoir une conversation en tête-à-tête, même si elle est suivie par plus d’un million de spectateurs.
C’est ainsi que dans la nuit du 12 au 13 août Elon Musk a invité Donald Trump sur sa plateforme, par le biais d’un « space », pour s’entretenir librement pendant 2h sur des sujets variés tels que sa tentative d’assassinat, la crise migratoire, le risque de troisième guerre mondiale ou l’invasion en l’Ukraine.

 

Apres avoir fraternisé, Elon Musk a même accompagné Donald Trump lors d’un meeting de campagne le 5 octobre en Pennsylvanie. Pour cet exercice nouveau, il est apparu totalement déchaîné, sautant de joie parfois de manière ridicule mais toujours sous l’exaltation de la foule.


Enfin, pour couronner leur relation, Elon Musk a décidé à nouveau de mettre les moyens en promettant le 21 octobre d’offrir un million de dollar par jour à un électeur inscrit dans l’un des sept « swings states » et qui aurait signé sa pétition en soutien à Donald Trump. Cette promesse s’étend jusqu’aux présidentielles le 5 novembre, se traduisant par un total de 17 millions de dollars. À la frontière de la légalité, Musk a jusqu'à présent tenu parole, ayant déjà délivré les chèques correspondants à cinq personnes concernées.

 

Apres tant d’efforts pour mener à bien leur alliance, Elon Musk avait avoué lors d’une interview le 7 octobre : « si Trump perd, je suis niqué ». Les données de la commission électorale américaine (FEC) indiquent que ce sont 75 millions de dollars que l’entrepreneur a donné à la campagne de
Donald Trump. Bien que ces chiffres officiels n’aient pas été admis par Musk, ils témoignent de son engagement par tous les moyens et de la réalité d’un pari risqué sur une élection qui s’annonce extrêmement serrée.
Si Kamala Harris devait se retrouver à la Maison Blanche, on pourrait alors espérer que Musk ait raison sur sa déclaration du 7 octobre.


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