Le choeur des femmes de Martin Winckler

 

Recommandation de la semaine : Le choeur des femmes de Martin Winckler

 

Ce livre m’avait été offert par une amie proche de ma mère pour mes 16 ans. Ce cadeau ressemblait singulièrement à un don symbolique entre femmes que les générations « anciennes » transmettait aux générations plus jeunes.

 

En tant que jeune femme, j’ai pris ça comme un devoir de le lire ! On me l’avait promis comme un livre révélateur et d’une profondeur percutante. Durant 2 semaines toute mon attention c’est alors focalisée sur ce livre.

 

Dans cet article-recommandation j’ai à mon tour envie de vous donner l’envie de vous rapprocher de ce chef d’œuvre.

 

L’article que j’écris s’adresse à tous les être humains peu importe le genre. Ce livre aborde la santé principalement gynécologique des femmes et dans mon sens, cela concerne tout le monde. Jeunes hommes et hommes plus matures ne fuyez pas ! Pour vous le rappeler nous sommes tous sortis par le ventre d’une femme, mais encore dans une société où le vagin et le corps de la femme sont tant convoités, il serait fort embêtant de ne pouvoir mieux appréhender leur fonctionnement physiologique !

 

Cette lecture a été une claque. Je me suis alors posée une question : comment se fait-il que cet ouvrage soit si peu connu dans le commun des mortels ?

 

Peut être que les « problème de femme » gênent, peut être que la manière dont ce livre aborde les soins gynécologique n’arrangent guère certains pratiquants ? Peut être que l’écoute systématique des femmes quand elles ont leurs ptits problèmes » n’est pas assez admise ?

 

Jean Atwood, personnage principal du roman a su aller au-delà de ces questions, elles les a dépassée et cela en menant un combat intérieur entre ces attentes et ce a quoi elle a été confrontée lorsqu’elle est arrivée dans ce service MLF (« médecine de la femme »).

 

A jean, son rêve c’était d’être gynécologue obstétricienne, étudiante prometteuse elle avait développé un « ego du scalpel » donc l’accompagnement des femmes n’était rien d’autre qu’une perte de temps futile.

 

En rentrant dans ce service, elle a eu la malchance d’être confrontée au surnommé Barbe bleue, de son vrai nom Franz Karma, chef de service qui lui pratique son métier avec la fâcheuse tendance de respecter ses patientes et de les écouter car trop occupé à être altruiste et finalement professionnel: qu’en pensez vous les monstres vêtus d’une blouse blanche ?

 

Accompagnée par cet homme d’une bienveillance et d’une douceur absolue, Jean va elle aussi évoluer. C’est cette évolution qui est belle et touchante. Elle va exercer en faveur de l’épanouissement de la femme, et va elle même se découvrir.

 

Cette épreuve sera pour elle bouleversante tant dans sa vie professionnelle et intime que familiale. Car si les rencontres ne se font pas par hasard, Jean découvrira un gros secret de famille.

 

Ce qui a de plus palpitant avec ce livre, c’est que premièrement on suit les événements médicaux assez secouants dans le service, on retrouve un suspens fou quant à l’histoire des personnages, on est amené constamment à réfléchir sur l’accompagnement médical des femmes et surtout on a une analyse sincère de la psychologie des personnages rendant alors ce livre passionnant.

 

Si je pouvais terminer sur une suggestion : Ne jugez pas les femmes. Écoutez-les. 

 

Par là, je souhaiterai vous rappeler qu’ une femme qui se tord de douleur quand elle a ses règles ne joue pas la comédie. En outre, ce n’est pas parce qu’une femme vous dit qu’elle ne veut pas prendre la pilule qu’elle est irresponsable et ce n’est pas parce qu’elle ne veut pas avoir d’enfant dès ses 27 ans qu’elle est anormale. Et surtout, ce n’est pas parce que une femme consulte que vous avez le droit de lui insérer un corps étranger dans son vagin sans son consentement.

 

Vous avez le droit de dire non, vous avez le droit de refuser un examen et vous avez le droit de poser vos limites.

 

A bon entendeur : cessez de vous vêtir de votre longue blouse blanche pour abuser des femmes.

 

Sarah