Les conséquences économiques de l'élection de Donald Trump

 

28 novembre 2024

 

Avec 312 voix pour et seulement 226 contre, notamment grâce aux Swing States qu’il a remportés haut-la-main, Donald Trump s’assure un nouveau quadriennat.

Sa réélection après son mandat de 2017 suscite une grande incertitude dans le monde.


Cependant, la nouvelle semble avoir été bien accueillie par les marchés financiers.

 

En effet, on a pu voir le Bitcoin s’envoler dans la nuit du 5 au 6 novembre pour atteindre un sommet historique de 78 000 $ ; et n’a depuis cessé d’augmenter pour jusqu’à 98 800 $. Plus généralement, cette tendance est la même pour toutes les cryptomonnaies. Cela s’explique par la confiance des investisseurs en Trump, qui a promis durant sa campagne un assouplissement extrême des règles qui encadrent le Bitcoin et plus particulièrement les cryptomonnaies.

 

On a aussi pu remarquer cette confiance en constatant un envol du CAC 40 (indice boursier qui représente les 40 plus grosses sociétés françaises cotées en bourse), qui était en hausse de 2,09% mercredi 5/11 au matin (+ 154,62 points) ; mais aussi des envols du DAX (Allemagne) : +1,41%, et des indicateurs boursiers américains (+ 2,26% pour le S&P 500 ; + 2,69% pour le Dow Jones ; et + 1,81% pour le NASDAQ).


En ce qui concerne les actions individuelles qui profitent le plus de la victoire de Trump, on peut citer les actions de banques américaines : JPMorgan, Bank of America, Wells Fargo qui ont toutes pris au moins 10%. Mais le plus notable reste sûrement l’action Tesla qui s’est envolée d’environ 15% dans la journée de mercredi 6/11.


Cela s’explique par les actions majeures qu’ont menées son PDG Elon Musk, dans la campagne de Donald Trump, Musk étant un fervent partisan et premier soutien financier de Trump aux présidentielles. Il a en effet déboursé 75 millions de dollars en organisant des meetings et notamment lors d’une tombola très controversée.

 

Globalement à court terme, les promesses de Trump de réduire l’impôt sur les sociétés, d’assouplir la politique fiscale américaine, et d’abaisser les réglementations ont su séduire les investisseurs.


Toutefois, ceci ne pourrait être qu’une illusion de bonne santé économique ; à moyen terme, un regain d’inflation est à prévoir. Plusieurs éléments pourraient être à l’origine d’une tendance contraire, à l’image d’une promesse de hausse des droits de douane (et donc d’une hausse des prix de vente des produits) de la part du président Trump, notamment dans le secteur automobile afin de contrer la concurrence chinoise qui inonde le marché américain. Il a d’ailleurs annoncé en meeting vouloir augmenter de 100% les droits de douane sur les voitures chinoises mais aussi allemandes pour éviter un sentiment protectionniste qui viserait uniquement la Chine.

 

La tendance anti-migratoire est aussi à prendre en compte sur le plan économique. La possible expulsion de nombreux migrants entraînerait une raréfaction de main d’œuvre qui favoriserait des tensions salariales sur le marché du travail.

 

Tout cela, couplé à un assouplissement de la réglementation et des réductions d’impôts massives envisagées, pourrait finalement doper la croissance économique et donc la demande. Si ce n’est que de nombreux économistes parient sur une hausse des taux directeurs par la Fed (Banque Centrale de Etats-Unis) qui entraînerait une baisse de la consommation des ménages et donc une chute des indices boursiers.

 

Une autre question se pose, Trump va-t-il attiser la guerre commerciale ? Ses annonces très protectionnistes vis-à-vis des droits de douane pourraient ne pas plaire à la Chine et l’Europe qui engageraient alors des représailles. À ce sujet, Nicole Gnesotto, experte des questions européennes et internationales, déclare que le plus grand défi de l'Europe sera de savoir s’extraire de l’influence américaine afin de renforcer l’alliance économique et militaire de l’UE ; Trump ayant déclaré ne pas vouloir continuer à protéger les membres de l’OTAN qui ne respectent pas la règle sur les dépenses militaires.

 

Le groupe Allianz GI, société de gestion du géant allemand de l’assurance, alerte sur les dégâts que ces mesures protectionnistes pourraient engendrer sur de nombreux secteurs du CAC 40, notamment les plus exposés au marché américain (luxe, automobile, aéronautique).

 

Plus globalement, la question qui se pose suite à l’élection de Trump porte sur les incertitudes géopolitiques qui l’accompagnent ; nous pouvons donc affirmer sans trop s’avancer que les capitalisations boursières sur les prochains mois risquent d’être très volatiles.

 

Lubin