Les JO sont-ils tombés au bon moment ?
Afrik.com
7 juillet au soir, place de la République. Des milliers de Lyonnais exultent face à la victoire du Nouveau Front Populaire, synonyme d’accession à Matignon.
Les leaders du RN, désavoués, dénoncent une alliance contre nature face au vote majoritaire des français.
Dès lors s’engage une bataille féroce entre politiciens et constitutionnalistes, quant à l’interprétation de la constitution et de son application.
Déni de démocratie ! houspille la gauche, qui se heurte à un président au costume gaulliste.
Interprétation ! rétorque la droite, enchantée par la tournure politique prise par la France.
Café du dimanche et Assemblée Nationale ne font plus qu’un, durant des semaines de véhéments querelles politiques.
Macron tempère ; avise. Puis se dresse comme arbitre constitutionnel, au-dessus de toute contingence politique et exempt de tout parti pris au sein de ce tumulte politique.
Alors il prône une trêve olympique, un grand rassemblement des français autour du sport et de ses valeurs. Ce rassemblement national a même pu l’inspirer lors du vote de la loi immigration.
Quelques jours après cette annonce, l’on s’émeut de cette prise en otage de notre démocratie par un seul homme. A mort le présidentialisme ! Ce même président qui, dédaigneux, s’est écrié du haut de son perchoir : du pain et des jeux !
Alors les jeux débutent, et, comme par magie, la cohésion nationale renaît. Fini les dissonances politiques, les dîners dans lesquels on pourrait s’écorcher sur la question de l’extrémisme supposé de La France Insoumise. Place au sport, à sa vocation unificatrice et sa magie tout simplement !
Médailles après médailles, les jeux prennent de l’ampleur dans les foyers, et font émerger des figures nationales si consensuels qu’on leur devine une branche d’olivier dans la bouche. Et ces ailes blanches qui se dessinent derrière eux, se tracent particulièrement dans le dos d’un homme, d’un nageur, dont les deux ailes lui permettent de décrocher l’or au papillon.
Ainsi, pendant un mois, les Jeux Olympiques évincent la politique française. Mais à quel prix ?
Peut-on se permettre de mettre en pause notre démocratie durant l’érosion la plus profonde de notre parlementarisme ? Pourtant, depuis la campagne des européennes, la politique française n’a eu de cesse de nous mobiliser. A tel point que le quotidien ne semblait tourner qu’autour de ce thème, aussi important soit-il.
Car demain nous attend le temps des compromis, l’heure des coalitions et du débat.
Demain nous guette le Parlementarisme avec un P majuscule, dans lequel chaque loi sera amendée par une coalition, chaque vote sera ardemment étudié.
Et quoi de mieux pour préparer un temps du dialogue, qu’une réconciliation (temporaire, certes) des français ?
L’utopisme est de mise, mais après des semaines déchaînées, la France a besoin de repos.
Ce repos qui, ne se méprenons pas, sera sans aucun doute bénéfique au parti présidentiel. La gauche, elle, plonge dans l’inconnu et dans les ténèbres de la gouvernance.
Ou bien apprendrons-nous dès septembre qu’une coalition de centre droit sera la plus encline à gouverner.
Dès lors, on aura deviné que 2027 sera la consécration du nous contre eux. Le centre aura disparu aussi vite qu’il ne s’était immiscé dans notre tambouille politique.
Mais bon, l’heure est aux jeux, et non à la politique. Profitons de ces brefs instants de répits pour se retrouver.
La France a besoin d’une trêve olympique.
Qui sait, peut-être se rendra-t-on compte que Léon Marchand est un meilleur politique que certains parlementaires.
Eliot Senegas
Créez votre propre site internet avec Webador